Des budgets somme toute décevants

Au Québec

L’AQPM a fait part de sa déception au ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe au sujet de l’absence de mesures structurantes et pérennes pour l’industrie audiovisuelle dans le budget québécois dévoilé le 21 mars dernier. L’association avait proposé de rehausser le plafond des dépenses admissibles pour la main-d’œuvre en le faisant passer de 50 % à 65 % pour tenir compte du poids grandissant de ces dépenses dans le budget des productions. De plus, les modifications demandées au taux de base et au taux effectif maximal combinées à l’élargissement de la bonification accordée à certaines productions de langue française venaient consolider l’industrie audiovisuelle québécoise. Malheureusement, le gouvernement n’a pas retenu ces suggestions malgré de nombreuses représentations auprès du ministre des Finances, de celui de la Culture et des Communications de même que du bureau du premier ministre. Plusieurs entreprises de production indépendante et associations du secteur audiovisuel avaient aussi manifesté leur appui à ces demandes. Il semble que l’urgence d’intervenir n’ait pas été perçue par nos interlocuteurs qui entendaient des messages contradictoires à cet égard. Les discussions se poursuivent toutefois avec le ministre Mathieu Lacombe et son cabinet afin de mieux faire connaître les besoins de la production québécoise de même que son rôle pour la protection de la culture et de la langue française. Le ministre a d’ailleurs mentionné qu’il voulait soutenir notre industrie lors de l’allocution qu’il a prononcée dans le cadre du souper-gala de l’AQPM, le 26 avril dernier.

Mentionnons que le budget contenait tout de même des mesures qui valent la peine d’être soulignées soit l’octroi d’une somme de  101,1 millions $ à Télé-Québec sur une période de cinq ans pour la production jeunesse et culturelle, de même que la reconduction des sommes pour la politique culturelle et une allocation à la SODEC pouvant atteindre 200 millions $ destinée à la banque d’affaires.

Sur la scène fédérale

Une bien mince récolte aussi pour les entreprises de production indépendante. Le budget du 28 mars ne recelait qu’une somme de 40 millions $ sur deux ans pour le Fonds des médias du Canada (FMC) afin « de rendre le financement plus accessible aux voix traditionnellement sous-représentées et d’accroître le financement accordé au contenu d’écran de langue française ».  L’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) a tout de même salué ce financement supplémentaire destiné aux productions télévisuelles, même s’il s’avère cependant insuffisant pour pallier le sous-financement de la production télévisuelle québécoise dans le marché francophone et pour faire passer sa part à 40 % de l’enveloppe du FMC. Lors d’un entretien avec le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, le 26 avril dernier, dans le cadre du Congrès annuel de l’AQPM, la présidente-directrice générale, Hélène Messier, lui a rappelé que le Parti libéral du Canada s’était engagé, lors des dernières élections, à doubler la contribution gouvernementale au FMC sur une période de trois ans et à porter la part du marché francophone à 40 %. Des engagements qui ont été repris dans la lettre du mandat du ministre. Pablo Rodriguez a assuré qu’il entendait honorer ces engagements.