Ce panorama explore le marché de la vidéo à la demande en France (Observatoire de la vidéo à la demande en France), présente les tendances clés en 2025 du secteur audiovisuel européen (Key Trends 2025 et State of European Film (Vol.1-2024) et discute de l’importance grandissante des médias sociaux dans les activités de divertissement vidéo aux États-Unis (2025 Digital Media Trends).
Observatoire de la vidéo à la demande janvier 2025 (France, CNC)
Key Trends 2025 (Europe, European Audiovisual Observatory)
State of European Film (Europe, CRESCINE)
2025 Digital Media Trends (États-Unis, Deloitte)
France (CNC)
Observatoire de la vidéo à la demande en France
Des données détaillées sur le marché de la vidéo à la demande en France (à l’acte, à l’abonnement, physique et dématérialisé) sont présentées dans cette étude du CNC dont voici certains résultats clés :
- Netflix domine le marché de la VàDA en France en rejoignant 77,2% des utilisateurs de plateformes de VàDA, suivi de Prime Vidéo (44,1%) et Disney+ (36,7%). Plus de 40% des utilisateurs sont abonnés à au moins un service local (myCANAL,/ Canal+ Séries et TF1+ Premium).
- La proportion des contenus d’origine française sur l’ensemble du contenu offert par les plateformes de vidéo à la demande par abonnement (VàDA) de septembre 2023 à septembre 2024 a diminué pour Netflix (de 6,2% à 5,5%) et pour Disney+ (de 4,6% à 4,3%) alors que cette part est en hausse pour Prime Video (de 15,7% à 15,9%).
- La fiction est le genre le plus offert par les services de VàDA et représente 57,3% de leur répertoire. Cette part est toutefois en baisse (de 63,3% à 57,3%) au profit de l’animation (23,1% à 25,5%) et du documentaire (7,6% à 8,1%).
- La très grande majorité (83,2%) des œuvres cinématographiques sont offertes sur une seule plateforme. Les titres présents sur deux plateformes sont surtout d’origine américaine (52,1%) et récents (84,9% ont moins de 20 ans).
- Les films américains représentent 66% de la consommation des œuvres cinématographiques. Cette part est toutefois en baisse depuis quatre ans (-7,9 points) au profit notamment des films français qui représentent 27% de la consommation (+6,9 points) durant cette période.
Europe (Observatoire européen de l’audiovisuel)
Tendances clés 2025 du secteur audiovisuel européen
L’Observatoire de l’audiovisuel européen publie la 10e édition de Key Trends, un rapport qui présente les données clés et les évolutions récentes dans les domaines de la télévision, du cinéma et des services audiovisuels à la demande en Europe.
- En 2023, la production de fiction télévisée originale a reculé de 6%, tant en nombre de titres qu’en nombre d’épisodes et durées — un ajustement sans doute lié à la hausse des coûts de production et à l’inflation.
- Entre 2015 et 2022, 12% des productions de fiction en Europe étaient des adaptations, soit 1189 films et séries télévisées, représentant plus de 140 titres et 1000 heures d’adaptations audiovisuelles produites chaque année.
- Les coproductions représentent 10% de l’ensemble des projets de fiction, soit une moyenne de 100 projets annuellement.
- Côté usages, l’utilisation des services de vidéo à la demande par abonnement est dominée par les plateformes et contenus américains : Netflix, Prime Video et Disney+ totalisent 85% du temps de visionnage selon les données de neuf pays de l’Union européenne. La consommation se concentre sur les œuvres de fiction, qui représentent 95% des séries et 87% des films regardés.
- Les œuvres européennes représentent 30% du temps de visionnage sur les plateformes, avec une part légèrement plus élevée pour les films que pour les séries, et une meilleure performance des documentaires par rapport à la fiction et à l’animation. La part de visionnage (29%) des séries est globalement alignée avec leur part dans les catalogues (33%) de ce type de contenu. Les films européens semblent toutefois sous-consommés : ils représentent 33% du temps d’écoute, contre 43% de leur présence dans les catalogues de films.
- En 2023, la production de longs métrages européens est estimée à 2 358 titres, dont 1460 fictions et 898 documentaires. Selon les données provenant de 13 pays, les investissements dans la production cinématographique ont augmenté de 14% par rapport à 2022. Plus de la moitié des budgets moyens des longs métrages de fiction, observés dans 23 pays, sont en hausse. La France affiche le budget moyen le plus élevé à 4,8 millions d’euros, suivie de l’Irlande (3,6 millions d’euros) et de la Belgique (3,4 millions d’euros).
Europe (CRESCINE)
State of European Film (Vol.1-2024)
Le premier rapport annuel de CRESCINE, une initiative financée par l’Union européenne, analyse les tendances de l’industrie cinématographique et formule des recommandations stratégiques, avec un accent particulier sur les petits marchés européens. L’analyse porte sur sept pays : la Belgique (Flandre), l’Estonie, la Lituanie, le Danemark, l’Irlande, la Croatie et le Portugal.
Ces territoires partagent le défi commun d’avoir une audience domestique trop limitée pour soutenir une industrie cinématographique autosuffisante.
Parmi les thématiques abordées figurent le rôle des festivals de cinéma dans la distribution et la circulation des œuvres, ainsi que la perception des publics locaux envers leur production nationale.
Grâce à une analyse comparative des indicateurs de performance de la chaîne de valeur cinématographique, le rapport identifie les facteurs qui freinent ou favorisent la compétitivité de ces marchés, en soulignant le rôle potentiel des exportations comme levier de croissance.
Le rapport est disponible ici.
États-Unis (Deloitte)
2025 Digital Media Trends: Social platforms are becoming a dominant force in media and entertainment
Dans l’édition 2025 de son rapport annuel Digital Media Trends la firme Deloitte présente les tendances qu’elle entrevoit pour la prochaine année. Se basant sur un sondage réalisé auprès de 3500 Américains, la firme observe une importance grandissante des médias sociaux dans les activités de divertissement vidéo. Le succès de ces plateformes repose sur la variété de contenus gratuits qu’elles offrent et leur utilisation de l’IA et de technologies publicitaires avancées permettant de mettre en relations les annonceurs et les audiences mondiales.
Une majorité de la génération Z et des millénariaux estiment obtenir de meilleures recommandations de films et d’émissions de télévision sur les médias sociaux que sur les plateformes en ligne. 56% de la génération Z et 43% des millénariaux déclarent que le contenu des médias sociaux est plus pertinent pour eux que le contenu traditionnel tel que les émissions de télévision et les films. Deloitte relève également que les jeunes générations sont plus engagées avec des créateurs de contenus indépendants sur les réseaux sociaux qu’ils estiment plus authentiques et familiers que les célébrités issues des médias traditionnels.
Deloitte formule une série de recommandations afin que les grands studios de production puissent faire face à cette concurrence des médias sociaux. Parmi celles-ci on retrouve :
- Orienter davantage les efforts de promotion de leurs contenus vers les médias sociaux qui sont une source d’influence importante chez les jeunes générations.
- Utiliser davantage la production virtuelle et l’IA afin de tourner plus rapidement et réduire les coûts notamment en automatisant des fonctions plus opérationnelles comme les contrats et la recherche de lieux de tournage.