Le 28 août dernier, un communiqué du Fonds Harold Greenberg annonçait la fin de ses opérations en février 2021 puisque Bell Média avait décidé de ne pas prolonger ses contributions financières au-delà de ses obligations réglementaires.
L’annonce a créé une véritable onde de choc dans l’industrie. L’AQPM a rapidement réagi en publiant un communiqué pour sommer Bell Média de revenir sur sa décision. De plus, Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’AQPM, a envoyé une lettre à Karine Moses, présidente de Bell Média Québec pour exprimer la profonde déception de ses membres. Elle a déploré que Bell Média mette ainsi fin à son engagement envers la production de longs métrages québécois et que sa direction n’ait pas jugé bon de prolonger sa contribution sur une base volontaire. L’annonce de Bell survient à un moment où la production de langue française est non seulement mise à mal par la pandémie, mais également par le sous-financement des institutions qui la soutiennent comme Téléfilm Canada. Plusieurs remettent maintenant en question la capacité des entreprises de production à assembler le financement nécessaire à la production d’œuvres d’envergure professionnelle susceptibles de se démarquer sur le marché national et à l’étranger. Le manque à gagner que la disparition du Fonds laissera dans les structures financières sera important, particulièrement en l’absence d’alternatives à ses programmes uniques en phase de développement.
Dans les jours qui ont suivi, Madame Moses a répondu à la lettre de l’AQPM en soulignant que Bell Média continuerait dorénavant à soutenir le long métrage québécois par le biais d’acquisitions pour ses chaînes traditionnelles et spécialisées de même que pour ses services en ligne.
La direction du Fonds Harold Greenberg a tenu à rassurer l’industrie en indiquant que tous ses engagements en cours seraient honorés. Le Fonds a par ailleurs renoncé à l’exigence de remboursement garanti de 15 % des sommes investies dans les longs métrages financés en 2019-2020 et en 2020-2021 afin de donner un peu de répit aux entreprises de productions affectées par la pandémie.