Abonnements à la télévision traditionnelle et aux services de vidéo sur demande au Québec en 2022-2023

Veille stratégique Industrie

Le 8 février 2024, l’Observateur des technologies médias (OTM) a publié une série de 12 rapports présentant les grandes tendances des technologies médias par marchés géographiques et linguistiques au Canada pour l’année 2022-2023 (sondages de l’automne 2022 et du printemps 2023).

La présente synthèse portera notamment sur trois de ces rapports, soit :

  • Marché francophone de Montréal
  • Marché anglophone de Montréal
  • Marché francophone de Québec

Un comparatif avec le reste du Québec (hors des régions métropolitaines de recensement (RMR) de Montréal et Québec) a également été ajouté par l’AQPM.

Parmi les sujets abordés dans ces rapports, nous traiterons des abonnements à la télévision traditionnelle et aux services de vidéo sur demande par abonnement. Une note sur la composition démographique des marchés retenus a été incluse afin de mieux illustrer les particularités de leur composition respective.

1. Télévision traditionnelle

Graphique 1

Abonnements à la télévision traditionnelle par marchés géographiques et linguistiques en 2022-2023

Graphique

L’OTM définit les téléspectateurs sans contraintes comme des personnes qui visionnent la télévision seulement sur le web ou via des services en ligne.

Les débranchés sont ceux qui ne consomment aucun contenu télévisuel, en incluant la télévision traditionnelle via antennes ou abonnement et/ou sur le web ou via des services en ligne.

La population anglophone de Montréal se distingue par rapport à celles des autres grands centres sur sa manière de consommer (ou non) la télévision traditionnelle. Ses membres sont moins enclins à s’abonner à un service de télévision payant (ils n’y sont abonnés que dans une proportion de 58 %) et davantage susceptibles d’appartenir aux téléspectateurs sans contraintes (25 %) ou aux débranchés (7 %). En comparaison, les francophones habitant dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) de Montréal et de Québec sont abonnés à un service de télévision payant dans une proportion de 68 % et seulement 2 % sont débranchés. Il est intéressant de souligner que la population du reste du Québec (hors des RMR de Montréal et de Québec) paie pour un abonnement à la télévision dans une proportion de 78 %, soit 10 points de pourcentage de plus que les francophones habitant les RMR de Montréal et Québec. Elle est également celle contenant le moins de téléspectateurs sans contraintes (14 %).

Une différence est observable entre les francophones des RMR de Montréal et de Québec au niveau de l’écoute sans contraintes, alors que les Montréalais s’exprimant en français sont plus nombreux (3 points de pourcentage de plus) à avoir adopté cette tendance, dans une même proportion (21 %) que les anglophones de l’ensemble du Canada.

2. Services de vidéo sur demande par abonnement

Graphique 2a

Abonnements aux services de vidéo sur demande en 2022-2023

Graphique_2a

Pour l’ensemble des services de vidéo sur demande par abonnement (VSDA) inclus dans le graphique 2, la proportion de personnes abonnées est plus basse dans le reste du Québec que dans les grands centres, à l’exception de YouTube Premium et des services de visionnement en continu de sports. Parmi les marchés spécifiques retenus, les anglophones de la RMR de Montréal sont les plus nombreux à être abonnés à la VSDA et à l’ensemble des services de vidéo sur demande par abonnement. Ils ne sont rejoints par un autre marché, soit les francophones de la RMR de Montréal, que pour Disney+ (proportion de 27 % d’abonnés).

La proportion d’abonnés francophones habitant la RMR de Montréal égale ou dépasse celle des francophones de la RMR de Québec pour l’ensemble des services sur demande considérés. À l’intérieur de la RMR de Montréal, les taux d’abonnement à Amazon Prime Video et à Apple TV+ des anglophones surclassent largement (11 points de pourcentage pour chacune) ceux des francophones. Crave est également considérablement mieux établi dans la population anglophone de la RMR de Montréal (abonnement dans une proportion de 23 %) que chez son pendant francophone (13 %).

À l’échelle du Canada, les francophones sont moins susceptibles d’être abonnés à un service de VSDA que les anglophones (72 % versus 82 %) et cette particularité s’applique à chacun des services illustrés ci-haut.

Parmi les quatre marchés retenus, l’abonnement à un service de visionnement en continu de sports est celui subissant le moins de variation, se maintenant entre 6 % et 9 %, tandis que celui à Amazon Prime Video est celui qui fluctue le plus, oscillant entre 30 % et 50 %.

Graphique 2b

Abonnements aux services de vidéo sur demande en 2022-2023

Graphique

*Les données de ICI TOU.TV EXTRA ne sont pas disponibles pour la RMR de Montréal et le reste du Québec.

L’abonnement à VRAI est très peu affecté par l’appartenance à un marché géographique particulier, alors que Club Illico est plus populaire dans les grands centres, surtout dans la RMR de Montréal (15 %), que dans le reste du Québec (10 %).

3. Note sur la composition démographique des marchés géographiques et linguistiques

Graphique 3

Âge de la population par marchés géographiques et linguistiques en 2022-2023

Graphique

Graphique 4

Communautés de la diversité et naissances hors du Canada
par marchés géographiques et linguistiques en 2022-2023

Graphique

Les distinctions démographiques principales entre les marchés géographiques et linguistiques retenus sont les suivantes :

La population hors des RMR de Montréal et de Québec est la plus âgée : 29 % des personnes sondées sont âgées de 65 ans et plus. À l’inverse, les anglophones de la RMR de Montréal sont plus nombreux à avoir entre 18 et 34 ans (31 %, soit 9 points de pourcentage de plus que hors des grands centres). Les tranches d’âge des 35-49 ans et 50-64 ans sont celles présentant le moins de variation selon le marché géographique et linguistique.

Les proportions de personnes nées à l’étranger et de Canadiennes et Canadiens racisés varient grandement selon le marché considéré. Fortement plus élevées pour les anglophones de la RMR de Montréal (respectivement 38 % et 31 %), elles se situent à 8 % et 6 % pour les francophones de la RMR de Québec. À titre comparatif, ces proportions pour le reste du Québec se situent à 8 % pour les personnes nées à l’étranger et à 3 % pour les Canadiennes et Canadiens racisés.