Le budget fédéral du 4 novembre prochain, incertitudes au sein du secteur de l’audiovisuel

Industrie Politique

Le nouveau cycle budgétaire annoncé récemment par le premier ministre permettra une meilleure prévisibilité pour les agences qui bénéficient des fonds fédéraux puisque les annonces seront désormais faites à l’automne pour l’année financière débutant le 1er avril suivant. Une incertitude demeure toutefois quant au budget du 4 novembre qui marquera la transition entre l’ancien et le nouveau système. Y trouverons-nous le budget de l’année en cours (2025-2026) et celui de la prochaine année (2026-2027) ?

Qu’en est-il des sommes ajoutées à des fonds existants comme celui de Téléfilm Canada qui doivent prendre fin le 31 mars 2026 ? Se retrouveront-elles dans le budget de novembre, seront-elles confirmées plus tard dans le cadre d’événements d’industrie comme Prime Time, par exemple ? Tout demeure incertain. Mais devant ces possibilités, l’AQPM a multiplié dans les dernières semaines les échanges avec les représentants du gouvernement canadien. Elle a également transmis une lettre au premier ministre ainsi qu’aux ministres Steven Guilbeault, François-Philippe Champagne et Dominic Leblanc afin de demander de pérenniser les hausses de budget allouées à Téléfilm Canada et au Fonds des médias du Canada (enveloppe EDI). Elle a aussi proposé qu’une enveloppe supplémentaire de 50 millions $ soit allouée au FMC et destinée principalement à créer une enveloppe pour le financement des contenus de langue originale française, puisque l’écart ne cesse de se creuser entre les devis moyens des productions des marchés francophone et anglophone. Par exemple, le budget moyen d’une heure de contenu dramatique en langue française financé par le FMC s’élève à 590 000 $ alors qu’il s’établit désormais à 2 645 000 $ pour une heure d’une série dramatique de langue anglaise. Pour les contenus destinés aux enfants et aux jeunes, le devis moyen de 302 000 $/heure pour une œuvre de langue française est bien en deçà de celui de 997 000 $ pour le marché anglophone.

L’AQPM réclame également un engagement clair de la part du gouvernement du Canada que la Loi sur la diffusion continue en ligne (C-11) et le processus de mise en œuvre mené par le CRTC ne seront pas remis en cause pour satisfaire les demandes de l’administration Trump et que l’exemption culturelle ne sera pas supprimée ou réduite dans le cadre des prochaines négociations visant à réviser l’Accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique ou à conclure tout autre traité de libre-échange. 

Les entreprises de production membres de l’AQPM ont également été nombreuses à signer une lettre exprimant leurs inquiétudes  à l’égard de l’avenir incertain de l’industrie audiovisuelle et appuyant les principales revendications de leur association.