Patrimoine canadien prépare son plan de la relance des industries culturelles

Le ministre de Patrimoine canadien, Steven Guilbeault, mène présentement des consultations en vue de la relance des industries culturelles durement affectées par la pandémie de la COVID-19. Depuis le début de la pandémie, Patrimoine canadien a déjà consacré 500 millions de dollars en aide d’urgence aux organismes et aux entreprises des secteurs du sport, du patrimoine et de la culture.

La première phase des consultations a pris la forme d’assemblées virtuelles réunissant l’ensemble des parties prenantes des industries culturelles au Canada. L’AQPM a d’ailleurs eu le privilège d’organiser et d’animer l’assemblée consacrée au secteur de la production audiovisuelle de concert avec la Canadian Media Producers Association.

Dans les jours qui ont suivi, l’AQPM a pris part à la deuxième phase des consultations du ministère constituée de tables rondes au nombre de participants plus restreint. Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’AQPM a pu y réitérer les propositions de l’association qui ne peut envisager une véritable relance de l’industrie sans que les problèmes de sous-financement des institutions qui prévalaient avant la pandémie ne soient corrigés. Cela passe entre autres par le respect de l’engagement pris par le Parti libéral du Canada lors de la dernière campagne électorale d’augmenter de 50 % le budget de Téléfilm Canada. L’association demande également d’ajouter aux fonds destinés aux longs métrages langue française une somme supplémentaire de cinq millions de dollars afin que l’agence puisse pallier le vide laissé par la fin des programmes d’aide du Fonds Harold Greenberg. Il est également nécessaire que Patrimoine canadien augmente sa contribution au Fonds des médias du Canada au-delà des sommes supplémentaires consenties au Fonds par la ministre Joly en 2017. Les émissions télévisuelles de langue française sont en effet nettement sous-financées. L’AQPM a également demandé que les plateformes de diffusion en ligne et les fournisseurs de services de télécommunication soient intégrés à l’écosystème de financement de la production canadienne lors de la révision de la Loi sur la radiodiffusion et de la Loi sur les télécommunications. Ils doivent contribuer à des fonds voués aux intérêts de l’ensemble de l’industrie comme ceux du FMC et de Téléfilm Canada. L’association a finalement proposé une hausse et une stabilisation du financement de la SRC dédié à la production de contenu pour lui permettre de mieux financer les productions télévisuelles et de participer aux structures financières des longs métrages, dès le développement.

Le ministre a clairement signifié à l’industrie que son plan de relance reposerait sur des piliers importants dont la stabilité des revenus pour les créateurs et les travailleurs culturels, l’accroissement de la demande pour l’art, une meilleure représentation des gens issus des communautés sous-représentées dans l’industrie, ainsi que la réduction de l’empreinte écologique des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport. Le ministre Guilbeault a également fait état à maintes reprises de son intention d’activer le dossier de la révision de la Loi sur la radiodiffusion dès l’automne afin de créer un encadrement réglementaire plus englobant et plus équitable.