L’AQPM riposte aux propos du président du CRTC

LES PROPOS DU PRÉSIDENT DU CRTC ENGENDRENT LA CONFUSION

Montréal, le 1er juin 2017 – La présidente-directrice générale de l’AQPM, Hélène Messier soutient que les commentaires émis hier par le président du CRTC, Jean-Pierre Blais afin de rectifier les faits n’ont eu pour effet que d’engendrer de la confusion.

Il est vrai que le 15 mai dernier, le CRTC a statué sur les demandes de licences de diffusion des groupes désignés de langue française soit TVA, V Media, Corus et Bell en imposant des obligations de dépenses en émissions canadiennes (DÉC) et en émissions d’intérêt national (ÉIN : émissions dramatiques, documentaires de longue durée, émissions de variétés et de musique) en pourcentage des revenus. Cependant, il n’existe aucune obligation d’allouer ces sommes à des productions de langue originale française. Conséquemment rien ne démontre que ces nouvelles règles se traduiront par plus d’investissement en contenu original de langue française.

En se basant sur des revenus de 30 millions de dollars de Séries+ et sur les obligations de dépenses imposées à Corus en DÉC et en ÉIN, soit respectivement 26 % et 15 % des revenus, le président du CRTC mentionne que Séries+ pourrait consacrer potentiellement plus de 7,8 millions de dollars par année à l’acquisition ou la production de contenu canadien de langue française. De ce montant, plus de 4,5 millions pourraient être dédiés spécifiquement aux émissions dramatiques, comiques, musicales ou de variété, par année. Rappelons que ces calculs font fi de l’approche par groupe préconisée par le CRTC puisque les obligations de dépenses sont imposées à l’ensemble des services qui composent le groupe désigné soit dans le cas de Corus, Historia et Séries+, et non à une chaîne particulière. De plus, Jean-Pierre Blais fait référence à du contenu canadien de langue française et non à du contenu original de langue française. La nuance est non seulement importante, elle est essentielle puisqu’elle constitue la base même des doléances de l’AQPM, de l’UDA, de l’ARRQ et de la SARTEC à l’égard des décisions récentes du CRTC. Le contenu canadien de langue française pouvant référer à des productions canadiennes produites en anglais et doublées en français.

À cet égard, Monsieur Blais ajoute qu’il est impossible que les coûts de doublage suffisent à permettre aux groupes de répondre à leurs exigences de dépenses. Ainsi, les groupes devront investir dans de nouvelles productions canadiennes de langue française spécifiques au Québec et aux communautés franco-canadiennes. Il ne suffit pas que ces productions existent, encore faut-il que le niveau de production d’émissions originales canadiennes de langue française soit maintenu et idéalement augmenté dans un contexte où le public québécois a accès à de plus en plus de contenu qui provient de l’extérieur du Québec et du Canada. Il est essentiel de conserver les liens étroits que les émissions québécoises ont su tisser avec leur public. L’AQPM veut donc des garanties à cet égard et c’est pourquoi, elle a demandé au CRTC lors de sa comparution pour le renouvellement des licences des grands groupes de diffusion de langue française d’imposer aux diffuseurs l’obligation de consacrer 75 % de leurs dépenses d’émissions canadiennes à des émissions de langue originale française.

Le CRTC tient d’ailleurs une position contradictoire à cet égard puisqu’il affirme d’un côté que les nouvelles conditions se traduiront par potentiellement plus de nouvelles productions canadiennes de langue originale française et de l’autre qu’il entend surveiller la situation en demandant aux diffuseurs de produire des informations détaillées à cet égard. Le seul message clair que le CRTC semble envoyer aux diffuseurs surtout pour leurs services facultatifs, est que la langue originale de production des émissions canadiennes est désormais optionnelle.

Ajoutons que l’AQPM se réjouit de l’intervention du ministre québécois de la Culture et des Communications, monsieur Luc Fortin dans ce dossier à l’appui des revendications des créateurs et des producteurs du secteur de l’audiovisuel.

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À propos de l’AQPM
Créée en 1966, l’Association québécoise de la production médiatique (AQPM) regroupe 150 entreprises, soit la vaste majorité des entreprises québécoises de production indépendante en audiovisuel (cinéma, télévision et web) produisant ou coproduisant pour tous les écrans, en langue française et en langue anglaise.

SOURCE : AQPM
Renseignements : Chloé Azières
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