L’AQPM participe à la consultation sur l’avenir de la langue française

Le 30 avril dernier, l’AQPM a déposé un mémoire dans le cadre de la consultation menée par le gouvernement du Québec sur l’avenir de la langue française. Le mémoire répond à l’appel du groupe d’action formé par le ministre Jean-François Roberge qui est présentement à la recherche d’idées porteuses pour ralentir, freiner et inverser le déclin de la langue française au Québec. Le ministre est appuyé dans son travail par cinq autres ministères, dont celui de la Culture et des Communications.

Dans son mémoire, l’AQPM a notamment fait état du rôle joué par les productions cinématographiques et télévisuelles dans la vitalité de la langue française parlée au Québec et de sa capacité à rassembler la population en créant des références communes. Le mémoire aborde la difficulté grandissante de boucler les structures de financement des projets en tenant compte de la hausse des coûts de la main-d’œuvre, de l’inflation dans les dépenses de production et de la hausse des taux d’intérêt.

Il y est aussi question de l’évolution des habitudes d’écoute des auditoires jeunesse dont le bilinguisme croissant permet l’accès à une myriade de contenus de toutes les origines en diverses langues. Une récente étude menée par l’ATN en collaboration avec l’UQAM et l’AQPM sur les habitudes d’écoute des Québécois âgés de 18 à 24 ans rapporte d’intéressantes observations quant à l’intérêt de ce groupe d’âge pour le contenu québécois de langue française. Si les jeunes sont intéressés par le contenu d’ici, on peine toutefois à les rejoindre par l’entremise des réseaux traditionnels de sorte qu’ils sont peu aux faits des productions disponibles et de l’endroit où ils peuvent les visionner.

Le maintien et la solidification du lien d’attachement qui existe entre la production nationale et le public québécois est une responsabilité partagée entre les diverses parties prenantes de l’industrie audiovisuelle et le secteur public. Pour y arriver, l’AQPM estime que les producteurs indépendants doivent avoir les moyens financiers suffisants pour porter, sur tous les écrans, du contenu de langue française dont la qualité rivalise avec l’offre étrangère aux yeux des auditoires d’ici et d’ailleurs. Ce contenu doit ensuite être promu auprès des jeunes et du grand public grâce à des stratégies de mise en marché repensées. Il doit se trouver sur leur chemin à tout moment que ce soit en classe ou dans leur foyer.

C’est dans l’idée de mieux financer et de promouvoir les contenus québécois de langue originale française que l’AQPM a soumis au gouvernement du Québec des propositions qui permettront d’atteindre ces deux objectifs. L’AQPM a d’abord réitéré les demandes d’ajustements au programme de Crédit d’impôt remboursable pour production cinématographique et télévisuelle québécoise (CIRQ) déposées lors des représentations prébudgétaires de 2023-2024. L’AQPM estime également qu’un fonds dédié à la cinématographie jeunesse de 12 millions de dollars permettrait de créer un appétit pour le cinéma chez la prochaine génération. L’AQPM a d’ailleurs eu l’occasion de saluer l’initiative du gouvernement de confier 100,1 millions de dollars sur cinq ans à Télé-Québec pour qu’elle bonifie son offre de contenus télévisuels pour la jeunesse.

L’AQPM a ensuite proposé de soutenir les producteurs indépendants dans des initiatives innovantes de promotion en multipliant notamment les mesures comme le récent appel d’offres de la SODEC qui favorise le développement de l’image de marque des longs métrages québécois auprès du jeune public. Le passeport culturel que le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place lors du dernier budget provincial pourrait aussi amener les jeunes publics à consommer les productions audiovisuelles québécoises. Le gouvernement pourrait parallèlement s’inspirer du CNC en France qui vient de lancer un Fonds pour le développement de la cinéphilie des jeunes publics (15-25 ans). Cette aide, destinée aux exploitants de salles, a permis de « soutenir les actions de programmation, d’animation, de communication et d’éducation» entreprises par les cinémas d’art et essai à travers le pays.

Enfin, l’AQPM a encouragé le gouvernement à stimuler le rapprochement entre les secteurs de l’éducation et de la culture afin que les œuvres audiovisuelles de langue française soient davantage utilisées par les enseignants en classe. Par ailleurs, l’AQPM a suggéré au gouvernement de mieux faire connaître au grand public les plateformes Où voir ça, Aime ton cinéma et Panoscope opérées par Mediafilm qui offrent en un clic une quantité d’information impressionnante sur les longs métrages québécois comme les endroits où il est possible de les visionner.