Plusieurs annonces ont parsemé l’hiver et le printemps 2024. Retour sur un début d’année foisonnant pour la production indépendante et riche en échanges entre l’AQPM et le gouvernement canadien.
Au début de mars 2024, l’AQPM a transmis une lettre à la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, et à celle du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, relativement au budget fédéral qui devait être rendu public en avril. Les demandes de l’association touchaient trois institutions de compétence fédérale, soit Téléfilm Canada, le Fonds des médias du Canada (FMC) et la Société Radio-Canada (SRC).
Sans surprise, l’AQPM a repris sa demande de pérenniser les 50 millions de dollars supplémentaires octroyés au budget annuel de Téléfilm. Elle a également demandé que le gouvernement consente au FMC les moyens suffisants pour augmenter la part de son budget consacré à la production et au développement à un minimum de 40 % pour les contenus de langue originale française de même que pour poursuivre les efforts en matière d’équité, de diversité et d’inclusion et pour instaurer de nouvelles mesures en écoresponsabilité.
Enfin, l’AQPM a proposé d’exempter la Société Radio-Canada de la coupure générale de 3,3 % imposée à l’ensemble des ministères et sociétés d’État. L’AQPM souhaitait en plus qu’une somme de 40 millions soit ajoutée au budget du diffuseur public afin d’éviter les coupures annoncées au niveau de la télévision générale. Ces coupures impactant directement les entreprises de production indépendante et les milliers d’emplois qu’elles génèrent.
Le budget publié en avril 2024 contenait d’abord la confirmation des annonces faites par Patrimoine canadien dans les semaines qui avaient précédé, à savoir le soutien additionnel de 50 millions de dollars à Téléfilm Canada et la poursuite du financement direct versé au Bureau de l’écran autochtone. Il s’y trouvait également un montant de 42 millions de dollars pour la prochaine année pour les émissions d’actualité et de divertissement à CBC/Radio-Canada ainsi que 15 millions de dollars sur deux ans pour les émissions d’intérêt public sur des chaînes comme CPAC, APTN, AMI, TV5 et ICI Télévision. À cela, le gouvernement a ajouté une somme annuelle de 20 millions de dollars pour deux ans au FMC pour le financement destiné notamment aux communautés reflétant la diversité.
Malgré ces bonnes nouvelles, l’AQPM a exprimé sa déception en constatant l’absence de la concrétisation des engagements du gouvernement pris pendant la campagne électorale quant au changement de la proportion du financement du FMC et de Téléfilm Canada accordé à la production de langue originale française. Elle a aussi déploré que le gouvernement n’ait pas saisi l’occasion de rendre permanentes les sommes supplémentaires accordées à Téléfilm Canada en réponse au cri du cœur lancé par l’ensemble de l’industrie.
Ces préoccupations ont été directement exprimées à la ministre St-Onge, lors de son passage au Congrès de l’AQPM, en avril 2024. En entrevue avec Hélène Messier, présidente-directrice générale de l’AQPM, la ministre St-Onge a réitéré son engagement envers la production audiovisuelle canadienne et sa sensibilité à l’égard du contenu de langue française. Elle s’est dite déterminée à concrétiser les promesses faites par son parti en campagne électorale et qui sont inscrites dans sa lettre de mandat. Elle a aussi parlé de la révision prochaine du mandat de CBC/Radio-Canada et de l’importance de soutenir la production jeunesse pour entretenir la souveraineté culturelle canadienne. Les semaines qui ont suivi ont d’ailleurs scellé certains des engagements de la ministre. La composition du comité d’experts devant l’accompagner dans la révision des règles de gouvernance, du mandat et du financement du diffuseur public a été annoncée en début de semaine.
Les prochains mois seront déterminants pour la pérennisation de l’appui du gouvernement fédéral envers les institutions qui soutiennent les industries culturelles au pays. L’AQPM compte poursuivre ses représentations à cet égard.