Benoit Clermont souligne le soutien de l’AQPM en temps de crise

Photo: Mari photographe

S’il a fondé Productions Déferlantes en 2015, Benoit Clermont est loin d’en être à ses premières collaborations avec l’Association québécoise de la production médiatique. En effet, pendant plus de neuf ans, il a été en contact avec l’association lorsqu’il oeuvrait à titre de producteur et de producteur exécutif pour Productions J, mais aussi avant cette percée dans le monde de l’audiovisuel, alors qu’il exerçait le droit de 1995 à 2006, où il a eu affaire à l’AQPM durant sa pratique au sein de Ogilvy Renault à Montréal.

« L’AQPM répondait non seulement aux questions des producteurs, mais aussi à celles des avocats en pratique privée qui représentaient des producteurs », explique le président fondateur en entrevue avec Qui fait Quoi à l’occasion du 55e anniversaire de l’association.

Depuis 2015, Productions Déferlantes est membre de l’AQPM, une évidence qui s’est imposée pour le producteur alors que l’association, de même que les services qu’elle rend, se révèle aujourd’hui indispensable pour la production médiatique. Elle permet, entre autres, de simplifier plusieurs relations de travail et de rendre moins complexes les conventions collectives des différents syndicats qu’elle négocie elle-même.

Concrètement, l’AQPM aide les entreprises audiovisuelles pratiquement tous les jours à l’application des ententes collectives des différents syndicats, qu’il s’agisse de l’UDA, l’ARRQ ou l’AQTIS. Lorsque les producteurs ont des doutes ou des questions quant à certaines clauses, ils peuvent se référer l’association. Cette dernière veille également à interpréter le financement, un aspect central dans la production, rappelle Benoit Clermont. C’est le cas pour les crédits d’impôt, leur mise en pratique et les règles du Fonds des médias du Canada. « Il y a aussi toutes les pressions qui sont exercées sur les gouvernements pour les questions qui touchent les médias », ajoute-t-il.

Le président se souvient, à titre d’exemple, des négociations plus difficiles avec l’AQTIS en 2019. À ce moment, l’AQPM a joué un rôle crucial dans le déroulement des événements ayant mené aux ententes. « Il y a d’autres périodes alors que les gouvernements étaient davantage en austérité où il fallait protéger le crédit d’impôt. À un certain moment, ça a été la loi sur la révision du droit d’auteur qui a occupé l’AQPM », énumère-t-il.

Puis, bien sûr, il y a eu la pandémie. Productions Déferlantes a contacté à plusieurs reprises l’AQPM pour connaître et comprendre les effets de cette crise sur les activités des producteurs et productrices. Benoit Clermont souligne notamment les démarches menées auprès du gouvernement du Québec et du Canada dans l’octroi de certains fonds pour assurer une adaptation face aux nouvelles contraintes de production, ce qui a fait en sorte que plusieurs projets ont été reportés. Heureusement pour la boîte qui produit actuellement « Star Académie », aucun n’a été annulé.

« Tous les efforts de l’AQPM ont fait en sorte que nous avions un cadre sécuritaire dans lequel nous pouvions continuer à travailler. Et c’est un cadre qui fonctionne, ce qui a permis la reprise rapide des activités et que nous soyons toujours à l’écran aujourd’hui », souligne le producteur. Parmi les dossiers les plus urgents, il note les relations de travail avec les différents syndicats, un aspect sur lequel s’attarder et qui demeure toujours pertinent. À l’heure actuelle, c’est la dimension santé et sécurité qui touche plus concrètement la production médiatique. Toutefois, l’après-pandémie reste à réfléchir. À l’heure actuelle, les mesures d’aide financière ont été reconduites, relève-t-il en saluant le rôle de l’AQPM par rapport à cet enjeu. Or, lorsque ces fonds ne seront plus octroyés, comment s’assurer que la production se déroule dans des conditions sécuritaires et avec des budgets réalistes?

À plus long terme, le financement s’inscrit comme l’évidente priorité, croit Benoit Clermont. « Nous faisons face à la concurrence des Netflix et des autres plateformes de diffusion qui, lorsqu’elles débarquent de l’étranger, ont des budgets beaucoup plus importants que les nôtres », affirme-t-il. Le président de Productions Déferlantes espère que le contenu produit demeure compétitif face à ces entreprises internationales et qu’il puisse continuer de rejoindre le public d’ici. Voilà un double défi pour lequel l’AQPM risque de jouer un rôle majeur, nul n’en doute point.

Propos recueillis par Frédéric Bouchard pour le Qui fait quoi no 407 (mai 2021).